Apprentissage, partage et réussite !

Historique

On ne peut faire l’historique de l’école ROGELET sans évoquer d’entrée SAINT JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE, fondateur de l’institut des Frères des Écoles Chrétiennes, baptisé en 1651, puis enfant de chœur en 1659, en l’église Saint Hilaire de REIMS. Ce sont précisément les paroissiens de Saint Hilaire qui firent don, en 1738, d’une maison se trouvant au marché de la Laine, pour l’établissement d’une école gratuite. Les « héritiers » de Jean-Baptiste de la Salle, de concert avec eux, consentirent à utiliser maison et fondations à cette fin. L’école devait s’ouvrir dès que des personnes pieuses auraient fourni les fonds nécessaires à son fonctionnement. Cette école gratuite du marché de la Laine fut établie tant pour les pauvres de la paroisse Saint Hilaire que pour ceux des paroisses Saint Symphorien et Saint André du Faubourg Cérès. 

En 1828, Mademoiselle RENART donna à la ville la somme 5 000 Francs pour la construction d’une école, à la condition expresse que celle-ci serait sur la paroisse Saint André. D’autres dons étant venus s’ajouter au premier, les constructions de l’école des Frères de l’Esplanade Cérès s’élevèrent rapidement et on put bientôt ouvrir les classes à de nombreux enfants ; en 1831 l’école comptait en effet deux classes avec… 197 élèves ; en 1837, deux classes toujours, mais avec 277 élèves ! Les Frères se trouvaient donc surchargés de têtes blondes et de travail et, malgré l’abnégation et le dévouement que les Lassaliens ont toujours manifestés, il fallut envisager l’agrandissement du local : on procéda donc à des constructions supplémentaires sur un terrain recouvrant les anciens égouts de la ville…

Aussi en 1866, l’école comptait-elle quatre classes… Mais pour 418 élèves !

L’école pendant la seconde guerre mondiale

En 1939, toutes les écoles laïques ayant été réquisitionnées, l’école Rogelet se trouva être la seule existante du quartier, ce qui amena bientôt de nombreux élèves. Mais, à la mi-mai 1940, les Allemands se trouvant à RETHEL, la plupart des habitants durent quitter REIMS. Les Frères firent de même. De retour dès le mois d’août, ils trouvèrent la ville à peu près déserte mais purent constater, à leur grande joie, que leurs écoles dont Rogelet, étaient intactes, n’ayant subi ni bombardements, ni pillages.

En octobre 1940, une foule d’enfants se présentait dans les trois classes qui se trouvèrent insuffisantes ; aussi Monsieur le Chanoine SAUVEUR, Directeur de l’Enseignement Diocésain, intervint-il pour que la paroisse acceptât d’assurer le traitement d’un quatrième Frère. L’année scolaire 1940-1941 se termina avec l’espoir de l’établissement d’une cinquième classe.

Les travaux furent entrepris de suite et portèrent sur l’aménagement de deux étages. Vivement menés, ils s’achevèrent dans les premiers mois de septembre. Les locaux restaient à meubler : pour ce faire, M. le Curé de Saint André, inspiré par le Cher Frère Visiteur, fit appel à la générosité de tous les paroissiens. La rentrée s’effectua normalement, 175 élèves en septembre, 200 en mai de l’année suivante, 230 en octobre 1942, 260 en octobre 1943. Les effectifs ne cessaient de croître.

L’après-guerre

L’école retrouve enfin, après tant de tribulations, un rythme régulier : les rentrées scolaires se déroulent normalement, les effectifs sont relativement stables, les résultats aux examens s’avèrent très satisfaisants, on parvient à poursuivre l’amélioration des locaux et même à boucler, bon an mal an, le budget ce, grâce, surtout, à la kermesse annuelle de l’école, à la générosité des paroissiens de Saint André et aux subventions de la ville ; on sait, par exemple, que celle-ci alloua à l’école en 1960, la somme de 3 875 francs.

Rien de bien remarquable au cours de ces années, si ce n’est la mise en place d’une cantine et la visite à l’école, le 6 décembre 1941, du grand Saint Nicolas et de son inséparable Père Fouettard qui récompensèrent les enfants sages et corrigèrent soigneusement les méchants : en effet, beaucoup de Frères venaient de l’Est où la fête de St Nicolas revêt une grande importance.

Rogelet, une tradition d’ouverture

L’école Rogelet a une longue tradition d’ouverture, au sens le plus large, ce qui justifie sans doute l’attachement que ceux qui l’ont connue, de près ou de loin, lui ont toujours voué. Ainsi, en 1946 déjà, quelques nostalgiques fondaient l’Amicale des anciens Élèves de l’école. L’année 1951 fut marquée par la naissance d’un bulletin mensuel, trait d’union entre l’école et ses amis, modestement intitulé «vers l’Étoile »…Un accueil favorable a, très tôt, été réservé à l’A.P.E.L. (Association des Parents d’Élèves des Écoles Libres). Ainsi en 1960 déjà, celle-ci organisait, à l’école, des cercles de Parents, qui se proposaient de réfléchir ensemble à certains sujets, tel que « autorité et confiance dans l’Éducation », « L’éveil de la personnalité », « le sens de l’effort », « la générosité », etc.…

Plus loin encore, Mlle Monique DUBORS, écrit, dans un reportage s’intitulant «dans l’Enseignement Catholique de REIMS : « transformation et fidélité » : la rentrée scolaire 1973/1974 a marqué une étape importante pour les responsables et les élèves des écoles Rogelet et St André. En effet, les deux écoles (…) ont été regroupées. Elles «vivent » maintenant dans l’ancien Petit Séminaire, 33, rue Raymond Guyot. Au moment où l’école prend un nouveau départ, les Directeurs nous font part de leurs préoccupations dominantes :

– L’accueil, c’est à dire l’ouverture sur tous les milieux, et plus particulièrement des plus défavorisés, que ce soit financièrement, moralement ou intellectuellement. Mais il est certain que l’accueil est pour tous et que le souci de s’occuper des plus déshérités n’exclut en aucune façon les plus doués qui sont en droit d’attendre les meilleurs résultats.

– Les méthodes éducatives : Cet accueil et l’originalité pédagogique, qui va dans le sens d’une évolution des méthodes éducatives, sont les grandes lignes du projet éducatif.

L’école Rogelet qui a élaboré cette sorte de loi-programme, entend s’y référer constamment (…). Pour mener à bien cette tâche, il a été nécessaire d’établir une étroite collaboration entre tous les responsables de l’école : direction, corps professoral, surveillance, intendance, association des parents d’élèves (APEL), personnel, etc…

Le 30 juin 1975, M. Marcel VASSEUR, nommé directeur de l’Enseignement Catholique du Diocèse de REIMS, cède la direction du CEG Rogelet (qui deviendra « Collège » en 1978) à M. René NICOL, professeur dans l’établissement depuis 1970. Il assuma cette direction jusqu’en septembre 1993, date à laquelle un « échange » de directeurs eut lieu entre, d’une part, Rogelet et, d’autre part, le Collège St Louis et le LP Jeanne d’Arc de VOUZIERS dans les Ardennes : M. NICOL fut nommé à VOUZIERS et la direction de Rogelet fut confiée à M. Joël DELATOUR.

De l’anniversaire des 25 ans du 26 Septembre 1998 à nos jours

L’année 1973 avait marqué un tournant dans l’histoire de l’école St André et du collège Rogelet appelés alors à vivre ensemble. Le 26 septembre 1998 fut aussi une date historique. En effet, l’union imposée en 1973 avait besoin d’être redynamisée. C’est ce que comprit l’équipe qui s’attela à la préparation du 25ème anniversaire de l’installation de l’école St André et du collège Rogelet dans les locaux de l’ancien petit séminaire.

Au cours de cette cérémonie qui fut l’occasion d’une formidable mobilisation des enseignants, des personnels, des parents et des anciens, et d’une convivialité assez exceptionnelle, une nouvelle plaque fut inaugurée et bénie par Monseigneur GOURGUILLON, alors administrateur du diocèse de REIMS. Cette plaque porte un nom qui se veut rassembleur pour l’intérieur comme pour l’extérieur « ÉTABLISSEMENT CATHOLIQUE ST ANDRÉ – ROGELET ». Voilà ce que Madame BRACHET, directrice de l’école et Monsieur DELATOUR, directeur du collège, ont tenu à affirmer au moment de cette inauguration :

« Bien que réunies, les deux écoles restèrent distinctes au long de ces 25 ans : deux contrats différents, deux équipes éducatives différentes (parfois indifférentes), deux Associations de Parents différentes, mais une seule AEP puis Organisme de Gestion, l’OGEC Rogelet – Saint André, constitué surtout d’anciens présidents APEL, faisant pratiquement à lui tout seul la synthèse des 2 établissements. »

Il pouvait paraître surprenant, à un observateur extérieur, de constater, par exemple, le peu d’empressement des élèves de CM2 à venir remplir les classes de sixième du collège. Fallait-il attribuer ce désintérêt aux liens historiques avec Notre-Dame ? A l’image parfois dévalorisée que d’aucuns se plaisaient à donner de Rogelet sans vraiment le connaître ? Était-ce en raison de sa réputation d’accueil de tous, y compris de ceux dont on ne voulait pas forcément dans d’autres établissements, une réputation qui devait entraîner, pensait-on à tort, un climat particulièrement difficile et de piètres performances pédagogiques ? Cela était-il dû à une attitude par trop condescendante des « profs » du collège à l’égard des « instits » de l’école ? Certainement à tout cela à la fois…

Il fallait réapprendre à vivre ensemble et pas seulement à cohabiter ; il fallait mieux se connaître, prendre conscience des considérables richesses de l’une et l’autre : par exemple, l’accueil de tous à St André comme à Rogelet, le dynamisme pédagogique des équipes qui mettent en œuvre des projets cohérents mais aussi renouvelés et qui savent vraiment se montrer attentives à l’épanouissement de chaque élève, le souci qu’elles ont en commun des élèves en difficulté (classes de perfectionnement à St André maintenues malgré les réticences de beaucoup et devenues aujourd’hui classes d’adaptation, stratégies de soutien et parcours diversifiés à Rogelet), une attention qui n’empêche nullement de procurer aux meilleurs élèves les moyens d’exprimer leurs possibilités ; autre exemple : la préoccupation constante de pratiquer des tarifs raisonnables et même de les diminuer au besoin pour accueillir aussi des familles défavorisées en fidélité à la recommandation du Conseil Presbytéral ; la volonté commune de gérer rigoureusement les deniers des parents, de l’État et des collectivités qui n’exclut pas la réalisation d’importants travaux bénévoles…) autant de richesses à découvrir… ou à redécouvrir.

Bref, il était nécessaire de faire évoluer les mentalités, de faire admettre que l’école constitue le vivier naturel et essentiel de recrutement du collège, que les deux établissements ont absolument besoin l’un de l’autre et qu’ils forment finalement une même entité de près de 1200 personnes. En ce début de troisième millénaire, l’Établissement Catholique St André se situe donc résolument dans la tradition d’accueil et d’ouverture voulue à l’origine par les frères des Écoles Chrétiennes.

L’unité devenant progressivement une réalité et les mentalités ayant suffisamment évolué, il était temps de donner l’unique nom de SAINT ANDRE à l’ensemble de l’établissement, plus en lien avec la Paroisse et plus lisible sur le plan chrétien. C’est ce qui fut fait le 20 novembre 2009, en présence de Monseigneur JORDAN, Archevêque de Reims, au cours de l’inauguration du superbe amphi aménagé dans l’ancienne chapelle du Petit Séminaire, baptisé « Amphi Charles ROGELET » en hommage à ce grand bienfaiteur de l’établissement. Il reste maintenant à ceux qui vivent et travaillent aujourd’hui dans l’établissement catholique SAINT ANDRE à s’inscrire dans sa riche histoire en fidélité à tous ceux qui ont forgé sa réputation et à construire à leur tour, avec passion et espérance, l’avenir des jeunes qui leur sont confiés.